Obituary

Johannes BAUER

Une silhouette et un look toujours identique, chemise blanche, petit veston souple (genre il en a vu des belles et des pas mûres …) pantalon rarement en jean et petites chaussures cuir hiver comme été. Chic, on peut dire élégant. La classe quoi !

On ne dira pas fétichiste ni maniaque, mais quand même ses petits rituels … comme la paire de souliers spécial concerts, modèle très léger, semelles très plates, presque pas de talon, légèrement éculées. Toujours les mêmes !

Pas d’exigences stupides de star, clair dans ses demandes techniques, ferme dans ses réponses. Apprécié et précieux comme musiciens presque exclusivement improvisateur de haut niveau sans frime, toujours prêt pour des petits et grands projets (Barry Guy New Orchestra, tentet Peter Brötzmann …) et fidèle à ses vieux camarades comme « Doppelmoppel », cet invraisemblable quartet comme il n’y en aura plus.

A l’aise et heureux dans toutes les formations, y compris contemporaines, il a aussi démontré son audace, voire sa témérité avec l’un des projets les plus ravageurs « Slauwterhaus » aux cotés de Jon Rose, Dietmar Diesner, Peter Hollinger. Une véritable machine de guerre qui n’a laissé aucun auditeur indemne.

Ses concerts resteront pour moi parmi les grands moments des Festivals qui l’on accueilli (il n’y en a pas eu beaucoup en France, hélas …), en Suisse, en Allemagne, à Mulhouse, Wels, Nickelsdorf (la Mecque !).

A l’issue de ses « happenings musicaux » Johannes avait toujours son petit sourire et son œil malicieux l’air de dire : « et maintenant vous dites quoi ?»

Pour tous ces bonheurs tu resteras inoubliable. Merci pour tout. Salut l’ami.

Paul Kanitzer

www.paulkanitzer.fr